31 octobre 2019

Offensive contre la protection des monuments à Zoug

La Conférence suisse des conservatrices et conservateurs des monuments (CSCM) défend les objectifs de la conservation des monuments historiques sur la scène politique nationale et auprès du public.

La CSCM prend connaissance avec inquiétude que, dans différents cantons, l’intérêt public dans la protection des monuments historiques est actuellement remis en cause ou relativisé, bien qu’il soit inscrit dans la Constitution et dans la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN). Les interventions dans les parlements cantonaux cherchent à affaiblir l’intérêt public pour les objectifs de protection. Un des derniers exemples en date est la votation cantonale du 24 novembre à Zoug relative à une révision partielle de la loi sur la conservation des monuments historiques, l’archéologie et la protection des biens culturels. Le projet adopté par le Grand Conseil, contre lequel un référendum a été lancé, dispose que les objets construits il y a moins de 70 ans ne peuvent plus être protégés contre la volonté de leur propriétaire (pour autant qu’ils ne soient pas d’importance régionale ou nationale; art. 25 al. 4 nouveau). La fixation d’une limite temporelle à la définition des monuments historiques va à l’encontre des principes de la profession et doit être considérée comme arbitraire. Une autre disposition concerne tous les monuments historiques protégés et exige que les modifications de la substance bâtie intérieure, qui visent une utilisation adaptée aux personnes âgées et / ou à mobilité réduite ou au standard d’habitation actuel soient autorisées dans tous les cas pour autant qu’elles ne nuisent pas gravement aux intérêts de la conservation du patrimoine (art. 30 al. 2a nouveau). De façon tout à fait inadmissible, cet article oppose ainsi deux intérêts publics aussi justifiés l’un que l’autre – l’égalité de traitement des personnes handicapées et la conservation des monuments historiques. La Conférence suisse des conservatrices et conservateurs des monuments déplore profondément cette révision de la loi.